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L'oeuvre de Mylène
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19 mai 2006

explication de "Et si vieillir m'était conté"

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Parmi tous les thèmes récurrents de l'oeuvre farmerienne, on dénote celui du temps qui passe et de la vieillesse qui en découle. Il y a eu Plus grandir, Ainsi soit je, L'Horloge, Nous souviendrons-nous, Laisse le vent emporter tout. Voici désormais, de manière imagée et poétique, Et si vieillir m'était conté.

La nuit de ses doigts gantés [La nuit peut être assimilée au temps qui passe et que l'on ne voit pas, qui reste dans l'ombre. D'où l'idée de représenter le temps par la nuit. D'autant que l'on ne peut s'apercevoir des ravages du temps qu'en plein jour. Ici, ses doigts sont "gantés", ce qui signifie que les affres du temps sont encore doux et légers]

Image inachevée [Notre image est en pleine évolution. Ici, nous sommes au début de notre existence]

Bientôt la lune est pleine [Représentation du temps qui passe avec les différentes phases de la Lune. On peut aussi y voir le fait que lors de la pleine Lune, différents phénomènes se forment: les marées qui érodent davantage les falaises, et aussi les naissances qui sont parfois provoquées et accélérées]

La nuit de ses doigts si frêles [La nuit continue d'être personnifiée, comme si c'était une mère qui façonnait ses enfants, les faisait évoluer. Ici, elle est encore fragile, le temps ne fait pas encore de ravages particuliers.]

Sculpte l'aube et le ciel [Reprécision que nous sommes à l'orée de la vie, celle de l'enfance et de l'adolescence]

Dieu que cette femme est belle [Nous sommes arrivés à l'âge adulte. La personne est arrivée à l'apogée de sa beauté et de son âge d'or. Le temps va pouvoir commencer à détruire cette trop belle image]

La nuit de ses doigts de fée [Ici, la nuit, ou le temps, opère de manière chirurgicale, avec précision pour commencer son oeuvre de destruction]

A effleuré l'image [Elle commence dont tout doucement son oeuvre, la caressant d'abord, faisant apparaître quelques petites rides ou imperfections, nous sommes encore au jeune âge adulte]

D'un bonheur de passage [L'amour subit également les affres du temps et devient de plus en plus éphémère]

Mais j'ai vu l'être emporté [Avec le temps qui passe, on commence à voir ceux que l'on aimait disparaître et mourir]

Elle n'a pas su s'aimer [La personne prise en exemple depuis le début de cette histoire, de son enfance à son âge adulte, ne supporte pas le fait de voir ses amours disparaître, de voir son corps devenir autre, son visage devenir vieux et moins beau qu'en son temps de gloire et de parfaite jeunesse]

Le temps a fait ses ravages [La conclusion est lapidaire. C'est le temps le responsable de notre propre destruction. On en revient ainsi au poême de Baudelaire que Mylène avait repris 11 ans plus tôt, "L'Horloge"]

Et si vieillir m'était conté [En somme, Mylène demande à savoir comment elle va évoluer, ce qui va se passer dans le futur]

Serais-je là pour t'aimer [Elle se demande, si, une fois qu'elle sera âgée, elle sera encore vivante pour aimer celui avec qui elle est présentement, si elle ne se sera pas supprimée de n'avoir pas supporté sa nouvelle image de femme vieillie, si elle sera toujours capable d'aimer]

D'autres nuits s'achèvent [Signification encore du temps qui passe, toujours à travers la nuit, quand on ne peut pas la voir. Les nuits sont aussi les vies qui s'éteignent également...]

Et la vie a tout donné, tout repris [De poussière, nous redeviendrons poussières. Nous sommes nés d'un rien, nous redeviendrons néant. La vie nous donne des cadeaux, à nous de les ouvrir ou non, d'en bénéficier. De vivre pleinement en somme, car la mort nous rattrapera quoiqu'il arrive...]

La nuit de ses doigts de fer [Cette fois-ci, le temps se montre nettement moins tendre. Ici, elle marque le visage et les vies de manière nettement plus significative, on avance dans la roue du temps à grande vitesse]

A abîmé la chair [Reprécision de tous les dégâts que le temps fait sur le visage, le corps, mais aussi l'âme]

De sa rouille cruelle ["Cruelle", car on ne peut rien faire pour éviter de tels outrages. La nuit utilisant des mains de "fer", il est normal qu'elle "rouille" en nous, sans doute par les larmes que l'on laisse sur ses ravages]

Quand le temps a déposé [De la naissance à la vieillesse, on ne se rend compte de rien, cela paraît moins grave que ce que l'on s'imagine]

Son sourire familier [Ce sourire du temps nous est "familier" car c'est notre propre visage que l'on contemple dans la glace et on ne s'aperçoit pas nécessairement du temps qui est passé sur nous. Le "sourire" du temps n'en est que plus cruel car il semble se jouer de nous et prendre plaisir à voir la déchéance que l'on ne remarque pas]

C'est un pas vers la poussière [Dès la naissance, nous avançons vers la mort, de manière plus ou moins consciente...]

Merci à Imtasare

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Commentaires
L
J'adore cette chanson aux paroles et à la musique envoûtantes.
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